jeudi 24 mai 2012

Ink.

Ça y est, j'ai sauté le pas, j'ai franchi le cap.


Comme ça, par hasard ou pas vraiment. C'était une belle journée et quelque part, je savais que je le ferai aujourd'hui. Je me suis réveillée de bonne humeur, les nuages qui assombrissaient le ciel depuis une semaine commençaient à partir, j'apercevais même quelques éclaircies. Je suis sortie, j'ai retrouvé Moe. J'ai quand même pris de l'argent au cas où. Alors qu'à la base, j'étais censée y aller pour voir les prix. Et puis j'arrive, c'est décidé, ce sera une plume. Après presque un an d'hésitations, aujourd'hui, c'était la plume. Pas les trois oiseaux, pas le petit mot, pas le noeud. Non, c'était la plume, sans aucune signification particulière, pas de "sens caché", pas d'interprétations implicites. Alors on me dira certainement que je risque de regretter un tatouage sans signification particulière. Je pourrais me lasser, peut-être. Mais de toute façon, est-ce qu'un tatouage peut faire sens toute une vie ? Rarement. Alors plus important que le tatouage en lui-même, bien plus important que la plume, qui au fond ne veut rien dire, c'est le moment, l'endroit, le geste. Le tatouage, c'est vouloir figer l'instant présent, le sentiment éphémère pour en garder une trace éternelle. La durée si fugace de mon séjour à Buenos Aires, contre l'ad vitam eternam du tatouage. Alors je garderai une marque indélébile gravée à l'encre noire sous ma peau de quelque chose qui aura existé et qui fait et fera partie de moi. Comment pourrait-on regretter quelque chose qui fait parti de nous ? Nous verrons. Je comprends les autres points de vue, comme ma coloc. Et puis, je suis fooolle. Mais si on est pas fous à vingt ans, à quel âge peut-on l'être ? Donc c'était inconscient, volage, excitant, futile, insouciant, complètement fou, stupide, peut-être.
Mais j'ai vingt ans, je suis à Buenos Aires, j'ai voulu un tatouage, comme quelque chose de flou, dont on parle mais qu'on ne fera sans doute jamais. Et puis, je l'ai fait. "Puedo hacerlo ahora, si queres ?", qu'il m'a dit. "Dale". Tout à tenu à ce petit mot, cette petite affirmation comme si aller se faire tatouer était aussi facile que d'aller faire ses courses ou d'aller se manger une glace, comme on l'a fait après avec Moe.

Et quelque part, ça l'est.

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