lundi 30 juillet 2012

Seule l'Histoire n'a pas de fin.



Voilà, nous sommes le 30 juillet. Le 31 dans cinq minutes. Il me reste exactement quatre jours à Buenos Aires, moins que les doigts d'une main. Je ne suis rentrée de Bolivie que pour des adieux. La Bolivie. Certainement le meilleur voyage de ma courte vie. Intense, libre, évident. Puis-je l'inclure comme une part de mon expérience à Buenos Aires ? Certainement. Ça en fait parti, comme tout ce que j'ai vécu depuis que je suis ici. Je n'ai l'impression d'écrire que des articles d'aurevoir depuis que je tiens ce blog, alors qu'en réalité, celui là sera le seul, car aujourd'hui signe réellement la fin de mon expérience. Je n'écrirai pas avant mon retour en France, plus l'envie, plus l'espoir. Devoir rentrer, retrouver ma routine, mes amis, ma chambre... ça me fout le cafard. Comme de l'eau glacée sur ma tête. Back to reality Inès, et vite. Rentre, retrouve ta chambre, retrouve tes rêves de gamines, retrouve tes soirées avec ces jeunots bourrés, retrouve tes illusions, tes espoirs futiles, retrouve tous ces gens, toute cette foule de français sans ambition... Et vis dans le passé, dans tes voyages, rêve d'ailleurs. Heureusement que tes amis sont là. Partage avec eux, ceux qui ont aussi vécu "ça". Ils peuvent comprendre. C'est les seuls à pouvoir comprendre.
J'espère que je réussirai. Que j'affronterai cette foule, cette médiocrité, toute cette monotonie pendant un an, avant de repartir. Je dois y arriver. Ma mentalité a tellement changé pendant ces six mois. J'espère en être capable. Et puis l'Amérique Latine, cette douce terre qui m'appelle. Je reviendrai. Mi Buenos Aires querido, mais pas seulement... Tous ces gens que j'ai rencontré, tous ces autres pays qu'il me reste à découvrir. Le Chili, le Brésil, mais surtout le Pérou, l'Equateur et la Colombie. J'irai, c'est une certitude.
Pour l'instant c'est le temps des adieux. Aude en première, puis Vincent. Hier Justine et Thomas, Aujourd'hui Camille, demain Alice et Soum... Sans compter tous les autres étrangers à qui je n'ai pas vraiment dit aurevoir... Dima, Lina, Nico, Bart, Loek...
C'est vraiment la fin, mais une fin lente, douloureuse. Elle s'éternise cette fin, et ça fait mal. Comme un couteau qu'on remue dans une plaie ouverte. Je préfèrerais être partie tout de suite, ne pas avoir eu à supporter le départ des autres. Toutes ces choses que je n'ai pas eu le temps de faire à Buenos Aires... Le Teatro Colon, voir un match de la Boca, faire une milonga, prendre un cours de tango... Et aujourd'hui, je reste toute la journée à la maison, incapable de bouger. Plus aucune envie, plus de courage, une flemme immense, tellement inappropriée dans ce contexte. Et la Bolivie, qui reste dans mes souvenirs comme une douce parenthèse, qui me nargue. L'isla del Sol, Copacabana et tous ces gens de passage, aussi éphémères que cette plume tatouée près de mon sein. Ce fut ça. Buenos Aires, la Bolivie. Une douce, subtile, magnifique, extraordinaire plume. Je lui donne la signification que j'ai choisi, pas besoin d'internet.

Cette fois ci, c'est vraiment fini.
Et ça me fout les boules.