lundi 17 décembre 2012

Forever 21

Etrange comme le fait d'avoir vingt et un ans ne m'a pas perturbé. Je trouve ça beau, comme âge. Je rentre vraiment dans la vingtaine mais en même temps, la crise d'avoir perdu la jeunesse de la dizaine est passée. Plus besoin de s'apitoyer sur mes soi disant rides grandissantes, je me sens jeune. Le seul problème, c'est que je sais plus que bien à quel point tout cela va vite. Je viens à peine de fêter mes 21 ans, et je sais que je n'aurai pas le temps de fermer les yeux que je fêterai déjà les vingt-deux. Tout passe à une vitesse folle, je suis en pleine semaine de partiels alors que ma rentrée était hier. Ce semestre est passé beaucoup trop vite, entre la Bretagne avec les filles, Rome avec ma mère, les devoirs et les partiels, je n'ai pas vu le temps passer. 

Je sais que c'est la dernière fois que toute ma promo est réunie et ça m'effraie. Pas parce que je risque de ne pas revoir certaines personnes, je sais que je reverrai ceux que je souhaite, les autres n'ont pas d'importance. Mais plutôt parce que ça sonne comme une fin avancée. L'ESSEC m'a presque tout apporté. J'ai grandi avec ma promo, au moins en première année. J'ai grandi au rythme de ses fêtes, de ses beuveries adolescentes. J'ai changé pendant son stage, j'ai mûri pendant son expérience humaine. J'ai vécu l'expérience la plus merveilleuse qui soit en Argentine. J'ai apprivoisé ma conscience, j'ai donné de ma personne, on m'a beaucoup appris. Et là, cette promo qui m'a tout fait découvrir va me quitter. Maintenant, je pars en apprentissage, je reste sur  Paris mais d'autres s'en vont. Puis je vais à Tokyo et je retourne en apprentissage. Et je reviens, enfin. Mais ce retour sera plus amer que les autres, parce que je ne serai plus vraiment là. Je ne serai plus vraiment epscie, je ne serai même plus vraiment dans les "vieux". Non, je serai plutôt ailleurs, en train de préparer "l'après". Master ? Pas master ? Tour de l'Amérique Latine ? Angleterre ? US ? Job ? Changement de voie ?

Au final, c'est toujours un peu les mêmes interrogations. Et même si ça a un côté mélancolique, tous ces questionnements, ces doutes, cette nostalgie d'une période qui n'est en réalité même pas encore finie est assez grisante. Et dans mon cas, c'est ça, avoir 21 ans. C'est être à la fois à l'aube de toutes les aventures de la vie et au crépuscule des premières, celles qui laissent toujours un doux goût sucré dans la bouche.
Je ne suis plus comme au retour d'Argentine, amère, maussade, nostalgique, mélancolique. L'Argentine a été la plus magnifique expérience de ma vie, l'ESSEC a été ma première vraie expérience de vie tout cours. Et je regarde tout ça avec une espèce de nostalgie bienveillante, tout en étant impatiente de ce qui m'attend : Mon apprentissage et la vie de travailleuse, Tokyo et la nouvelle expérience d'expat... mon dernier semestre pour dire au revoir, mon voyage en Amérique Latine, mon peut être master à l'étranger, mon boulot, ma famille ?... Et je veux rester toujours comme ça, entre nostalgie du passé et hâte du futur. Je veux pouvoir construire des projets, même à 80 ans.

Parce qu'au fond, je serai toujours la même gamine de 21 ans.